GR5, GR10, GR20… chaque été des milliers de randonneurs se lancent dans des treks itinérants, souvent chargés d’énormes sacs à dos. Pourtant, un sac trop lourd peut vite transformer votre rando en vrai calvaire. David Debrincat, aventurier récidiviste, vous livre ses 7 astuces pour optimiser le poids de votre sac et randonner plus léger.
Aujourd’hui nous attaquons au nerf de la guerre… Le poids du sac à dos !
Il s’agit de trouver l’équilibre subtil entre emporter l’indispensable et ce que vos épaules peuvent supporter.
Cet équilibre subtil, j’en ai fait une nouvelle fois l’expérience cet été sur la traversée des Pyrénées (GR10). Parti avec 13 kilos, j’ai éliminé au fur et à mesure les affaires qui me semblaient absolument vitales au départ et ne l’étaient finalement pas. Certains randonneurs croisés m’ont avoué porter plus de 20 kilos.. de quoi transformer la traversée en un vrai calvaire !
Voici donc 7 conseils pour que le sac à dos de votre prochaine expédition soit le plus léger possible. Bien sûr selon le type de rando itinérante, la technicité du terrain et le climat, vous ne pourrez pas gagner du poids aux mêmes endroits.
1- De manière générale, éliminez d’office tous les “Au cas où” et les “Si jamais”, hormis les éléments essentiels de votre sécurité tels qu’une petite trousse de secours.
2- Intégrez le manque de confort. Lorsque je suis parti traverser l’Australie à pied, je savais que j’allais vivre dans le bush dans des conditions très rudimentaires. Il faut l’accepter et considérer alors que tout objet de confort non vital est un luxe que vous pourrez épargner à votre dos.
3- Évitez d’emporter du matériel que vous pouvez acheter sur place. Les parcours de rando croisent souvent des villages où on peut se ravitailler. (Ce n’est pas toujours évident en montagne, je l’avoue.)
4- Optimisez vos choix de vêtements pour éviter le superflu. Choisir c’est renoncer alors optez seulement pour des matières qui ne sentent pas (pour les porter plusieurs jours), qui sèchent vite (pour les porter rapidement une fois lavés). Pour l’avoir longuement testée, la gamme Proclimb2 répond parfaitement à tous ces critères.
5- Faites la chasse aux grammes. Même si cela vous paraît insignifiant, les grammes deviennent vite des kilos. Avez-vous vraiment besoin de tout ce matériel photo alors que votre téléphone portable peut suffire ? Pourquoi emporter plusieurs litres d’eau alors que vous savez que vous aurez une rivière à proximité et qu’une paille filtrante fera l’affaire ?… Il est important que vous sachiez prioriser vos besoins.
6- Optez pour des alternatives light pour les pièces principales de votre équipement. Attention, investir dans l’ultraléger à forcément un coût, mais vous ne le regretterez pas si vous êtes un pratiquant régulier. Trois objets doivent être vos cibles premières. Tout d’abord le sac en lui-même : choisissez un modèle léger en toile solide et n’hésitez pas à couper les sangles qui vous sont inutiles. Certaines armatures en métal peuvent être très lourdes et gagnent donc à être retirées. Deuxième objet (si vous bivouaquez) : la tente . On a souvent le réflexe de vouloir toujours dormir sous tente alors que dans nos contrées tempérées, on peut tout à fait bivouaquer à la belle étoile par beau temps : 2kg de gagnés sur le sac sans rien faire* ! Il existe également l’option du tarp ou de la mono-paroi. Troisième objet : le sac de couchage. Des modèles à haute valeur cuin (unité de pouvoir gonflant des plumes) vous garantiront une meilleure isolation thermique pour un poids donné.
7- Choisissez des aliments à haut ratio poids/calories. Même pour une randonnée d’un jour, la nourriture peut représenter une part importante du poids du sac. On a souvent tendance à prendre les mêmes aliments que ceux de notre quotidien, car on y est habitué. Mais emmener des tomates et des compotes en rando n’a aucune utilité, hormis votre plaisir gustatif. En effet, ces aliments (comme plein d’autres) sont gorgés d’eau : vous trimballez essentiellement de la flotte, et très peu de calories. Ce dont vous avez besoin, c’est d’emporter des aliments les plus secs possibles : lyophilisés, graines, noix de cajou, cacahuètes… Car en général, moins l’aliment est gorgé d’eau, plus il est calorique pour un poids donné. L’indication du nombre de calories/100gr est généralement affichée sur chaque emballage. Cela ne dispense pas bien sûr de choisir des aliments de bonne qualité nutritive, donc par pitié évitez les nouilles chinoises et les “Bolinos”.

En rando itinérante, le matériel de bivouac est un aspect crucial pour gagner du poids – ©David Debrincat
Astuce bonus : faites un premier test en rando itinérante. A la fin de votre parcours, videz votre sac et regardez ce qui vous a été réellement utile ou pas. Lors de votre prochaine sortie, éliminez tout ce qui ne vous a pas servi la première fois : à force d’itérations de ce processus sélectif, vous arriverez à un sac optimisé !

Ecrivain et aventurier d’origine pyrénéenne, David Debrincat a marché sur tous les continents, avec notamment une traversée de l’Australie en solitaire. Il est l’auteur de plusieurs livres au sujet de ses aventures.