Souvent considérée comme un premier pas vers l’alpinisme, la rando glaciaire permet aux randonneurs de découvrir le royaume de la haute-montagne et la beauté des glaciers. Découvrez 3 randos glaciaires incontournables ainsi que nos conseils pratiques !
La randonnée glaciaire, qu’est-ce que c’est ?
Comme son nom l’indique, la randonnée glaciaire consiste à se déplacer sur un glacier. De nombreux glaciers des Alpes offrent un terrain propice à cette activité. Comme tout sport de montagne, la rando glaciaire impose de respecter certaines règles de sécurité, et d’utiliser un matériel spécifique. Elle peut-être pratiquée en prolongement d’une pratique de la randonnée en moyenne-montagne, pour accéder à une altitude plus élevée, mais peut aussi être considérée comme une approche pour accéder au pied d’une paroi ou d’une arête et envisager une ascension plus difficile par la suite.

Sortir des sentiers pour découvrir de nouveaux paysages : une motivation pour essayer la randonnée glaciaire ! – ©Boris Pivaudran
3 randos glaciaires à faire en France
Nous avons la chance en France de vivre dans un pays avec plusieurs centaines de glaciers. Des tout petits, des moyens, des très gros, des tout plats et des très pentus. Certains se prêtent plus que d’autres à la rando glaciaire. Voici notre top 3 des randos incontournables des Alpes françaises :
1- Le refuge des Ecrins par le glacier Blanc
Plus gros glacier des Alpes du sud, le glacier Blanc mesure 5km de long pour une épaisseur maximale de 250m. Un sacré volume d’eau ! Presque entièrement plat, il se prête très bien à la randonnée glaciaire. Son accès se fait par le Pré de Mme Carle, à 1872m d’altitude. Il faut monter d’environ 900m de dénivelé pour prendre pied sur le glacier. Le refuge des Ecrins (dont nous somme fiers d’habiller les équipes en vêtements techniques), est situé sur sa rive gauche, à 3175m d’altitude. Il constitue un bel objectif de rando glaciaire, et l’occasion de passer une nuit au coeur des grands sommets des Ecrins, et de prolonger la randonnée le lendemain en allant par exemple jusqu’au col des Ecrins (3367m).
Le côté coup de coeur : Contempler un lever de soleil sur la Barre des Ecrins (4102m), vraiment magique !
2- La traversée de la Vallée Blanche
Si la Vallée Blanche est avant tout connue pour être une descente à ski mythique du massif du Mont Blanc, elle se parcourt également en randonnée glaciaire, dans sa largeur cette fois. C’est aussi la seule rando de cette sélection dans laquelle vous changez de pays entre le départ et l’arrivée ! Cette traversée peut se faire dans les deux sens, mais il est plus commode de débuter par le refuge Torino, auquel on accède via le téléphérique Skyway de Courmayeur (en Italie). Avec un peu de distance mais relativement peu de dénivelé, vous traversez le glacier du Géant et le col du Midi jusqu’à remonter à l’Aiguille du Midi via sa courte arête neigeuse (le passage le plus difficile, mais souvent équipé de piquets). Ce faisant, vous serez entourés de plusieurs sommets emblématiques du massif du Mont Blanc : Dent du Géant, Tour Ronde, Grand Capucin, Mont Blanc du Tacul… Ambiance haute-montagne garantie !
Le côté coup de coeur : La plongée dans le berceau historique de l’alpinisme !

La traversée de la vallée Blanche permet d’approcher le Grand Capucin et le Mont Blanc du Tacul – ©Boris Pivaudran
3- La Pointe du Dard par les glaciers de la Vanoise
La Vanoise est peut-être le massif français offrant le plus d’itinéraires de randonnées glaciaires. En effet les glaciers de la Vanoise constituent la plus grosse calotte glaciaire de France, étagée entre 2800 et 3500m d’altitude. Ces glaciers sont globalement très plats et se parcourent avec facilité. Parmi les randonnées possibles, la Pointe du Dard à 3204m s’atteint en trois petites heures de marche depuis le refuge du col de la Vanoise. Elle offre un magnifique panorama sur la Grande Casse (point culminant du massif) et le reste des grands sommets de Vanoise.
Le côté coup de coeur : L’ambiance Groenland sur cette immense calotte glaciaire !
Pour ceux qui veulent s’aventurer plus loin, la Suisse est également un terrain de jeu idéal avec de nombreuses randonnées glaciaires à plus de 4000 mètres.
Comment pratiquer ?
Lorsqu’on débute la rando glaciaire, il est naturellement préférable de faire appel à un guide de haute-montagne qui vous donnera de solides bases pour la suite de votre progression. Les glaciers étant un milieu naturel complexe et non-aseptisé, il est nécessaire de respecter certaines règles pour pratiquer en sécurité.
1- Ne jamais s’aventurer seul sur glacier : En effet, les glaciers sont d’énormes masses de glace en mouvement qui présentent des dangers. Les crevasses, ces profondes failles dans la glace, sont parfois difficilement décelables et peuvent constituer un piège mortel en cas de chute. Pour éviter de tomber dans une crevasse, il est nécessaire d’évoluer encordé.
2- Respecter les distances d’encordement : La distance entre chaque membre de la cordée varie en fonction du nombre de personnes. Moins on est nombreux, plus on allonge cette distance. Si la cordée ne comprend que deux ou trois personnes, il est courant de réaliser des noeuds de freinage sur la corde, espacés de 2 à 3m. En effet ils vont aider une cordée peu nombreuse à enrayer une chute en crevasse en ajoutant du frottement.
3- Garder un piolet à la main : Il est très utile pour freiner la chute de son compagnon de cordée, faire un corps mort ou encore servir d’appui supplémentaire quand la pente se raidit. On peut utiliser un bâton de marche dans l’autre main.
4- Avoir toujours les crampons aux pieds : Même si on peut marcher dans la neige en chaussures simples, dès lors qu’on se trouve sur un glacier il est nécessaire d’avoir des crampons d’alpinisme aux pieds. En effet ils sont d’une aide inestimable si vous arrivez sur une section de neige dure, de glace vive, et pour enrayer une chute (la vôtre ou celle d’un membre de la cordée). Les crampons de marche ou “crampons forestiers” ne sont pas adaptés.
Cela dit la randonnée glaciaire en respectant ces règles – et surtout en bénéficiant de l’encadrement d’un professionnel – reste une activité peu accidentogène et peut être envisagée par tous les bons randonneurs souhaitant découvrir la haute-montagne. N’hésitez pas à appeler votre bureau des guides local pour vous renseigner ! Les tarifs d’encadrement sont en général moins chers que pour les courses d’alpinisme, car chaque guide peut emmener plus de personnes dans sa cordée.

Sur ce glacier crevassé du Mont Rose la cordée de 2 personnes ne respecte pas les distances de sécurité – ©Alessio Soggetti
Les équipements indispensables
• Des chaussures d’alpinisme : avec une semelle plus rigide que les chaussures de randonnée, elles permettent de fixer efficacement les crampons. On peut utiliser des chaussures de rando classiques avec des crampons à lanières, mais ceux-ci vont moins bien tenir et vous aurez moins de thermicité que dans une vraie chaussure d’alpinisme.
• Le matériel de sécurité : baudrier, casque, crampons, 1 piolet droit, broche(s) à glace et kit de mouflage. Le mouflage est une technique permettant d’extraire soi-même un membre de la cordée d’une crevasse.
• Protection solaire : sur glacier le rayonnement est bien plus fort qu’en moyenne-montagne. Une crème solaire indice 50 est fortement recommandée, ainsi qu’un vêtement technique à manches longues, comme un haut PROCLIMB2. Pour ne pas cramer du visage, vous pouvez ajouter une casquette sous le casque. Notre Casquette Trail Light est suffisamment souple et fine pour se glisser astucieusement sous votre casque.
• Un système 3 couches :
Première couche : comme vous allez affronter de grandes variations de températures au cours de votre journée en haute-montagne, il est fortement conseillé d’adopter un vêtement première couche thermorégulant. Le mélange technique à base de fibres de bois que nous utilisons chez Masherbrum a été développé pour répondre à cet usage : vous garder au chaud quand il fait froid, et vous garder au frais quand il fait chaud. En plus d’être doux pour la peau !
Seconde couche : son rôle est de vous apporter de la thermicité. Nous avons développé la veste Active Jacket PROCLIMB³ pour vous apporter le parfait mélange entre chaleur, stretch et respirabilité. Vous pouvez compléter avec une doudoune si vous avez de longues périodes statiques de prévues. La doudoune garde beaucoup de chaleur mais ne respire pas.
Troisième couche : lorsque vous évoluez sur glacier, l’eau est omniprésente autour de vous. Une veste et un pantalon imper-respirants vous garderons au sec, tout en vous protégeant en cas de mauvaise météo.

Une première couche thermique manches longues est essentielle pour se protéger des UV de la haute altitude, comme ici à plus de 4000m au Pérou – ©Jérémy Matera
Quelle est la meilleure période ?
La meilleure saison est le début de l’été, lorsque les glaciers sont encore recouverts d’une épaisse couche de neige. Les crevasses sont plus difficiles à déceler mais les ponts de neige sont plus solides, et la progression sur la neige est bien plus confortable que sur la glace vive. De plus, un départ dans la nuit permet de bénéficier d’un regel suffisant pour ne pas s’enfoncer dans la neige.
Attention cependant aux retours tardifs ! Passé le milieu de journée il arrive parfois de s’enfoncer jusqu’au genou à chaque pas, ce qui rend la progression beaucoup plus laborieuse.
Alors… qu’attendez-vous pour vous lancer ?
Pour aller plus loin, découvrez également notre article Alpinisme : comment débuter ?
Textes : Quentin Degrenelle et Boris Pivaudran
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