Avec plus de 80 secteurs répertoriés sur l’ensemble du département, les Hautes-Alpes sont une place forte de l’escalade, allant de la grimpe en famille à l’escalade de haut niveau. Entre dévers à grosses prises, dalles granitiques, calcaire à trous ou encore conglomérat, tous les rochassiers y trouveront prises à leurs goûts. L’équipe Masherbrum vous fait une sélection de trois spots incontournables du 05 !
Le printemps, au cœur des Hautes-Alpes : les journées s’allongent, le soleil gagne de l’amplitude, le thermomètre nous octroie gracieusement quelques degrés et nous extirpe de notre hibernation léthargique. L’escalade en falaise redevient une activité phare, on assiste partout à la renaissance des grimpeurs et à une reconquête des spots d’escalade.
Le département des Hautes-Alpes a la particularité d’offrir une très grande variété géologique, reflétant autant de styles d’escalade différents : calcaire, granite, conglomérat, quartzite, gneiss… et cela que ça soit en couenne sportive, en grande voie ou en escalade sur coinceurs.

Grimpe dans les Hautes-Alpes : les sommets enneigés ne sont jamais loin – ©Paul Naillou
Face à cette multitude de falaises, l’équipe Masherbrum vous propose de découvrir trois spots d’escalade majeurs qui ont fait des Hautes-Alpes une destination française incontournable en terme de grimpe :
– Céüse, falaise légendaire en forme de fer à cheval,
– Ailefroide et ses grandes voies granitiques mythiques,
– Mont Dauphin et son pudding, devenu une référence en la matière
L’escalade dans les Hautes-Alpes : un véritable laboratoire de la varappe à mains nues et pépinière de grimpeurs made in France !
Céüse, THE calcaire cliff !* (*LA falaise calcaire)
Bien visible depuis vallée de la Durance, la falaise en forme de fer à cheval domine Gap. Perchée à 1800m et culminant à plus de 2000m, la paroi au gros ventre calcaire ne se laisse pas approcher facilement : jusqu’à 500m de dénivelé positif pour vous échauffer selon les secteurs. Falaise à la réputation internationale, il est -ici plus qu’ailleurs- nécessaire prendre en considération les facteurs météo et l’altitude pour taper des essais dans les voies de légende. L’émergence de la falaise de Céüse date des années 80, et les plus grands noms de la varappe y sont passés : Edlinger, Lafaille, Petit, Millet, Sharma (avec notamment la première ascension de la mythique voie Biographie, 9a+ !). Quant au niveau général de la paroi, même sur les secteurs historiques comme Cascatelle, Golots à gogo, le ticket d’entrée n’est pas donné. A Céüse, grimper confortablement dans le 6ème degré est le minimum requis pour passer de bonnes journées.
Le point caractéristique ce cette falaise est son calcaire à trous. Et des trous, il y en a une multitude : mono, bi, tri-doigts… à vous de trouver le bon. Une fois la chose faite, lorsque vous baisserez les yeux pour trouver un pied : plus rien, envolés, disparus ! Voilà tout le jeu de l’escalade à Céüse !
Depuis désormais une bonne quinzaine d’années de belles lignes sportives et modernes ont été ouvertes sur le secteur dit de la Grande Face (Laurent Girousse en tête de file). Laissez-vous conquérir par de belles envolées de quarante mètres sur de magnifiques murs jaunes, oranges, bleus, au grain/crépi d’anthologie, aux bacs démentiels et à la verticalité déconcertante (tout comme certains départs) !

Grimpe au soleil couchant à Céüse – ©Boris Pivaudran
Ailefroide, grandes voies de granite au cœur du Parc National des Ecrins
Ailefroide (1500m) est un haut lieu de l’alpinisme français mais pas que. Point de départ de nombreux sommets alpins tels que le Mont Pelvoux (3943m), le Dôme (4015m) et la Barre des Ecrins (4102m), Ailefroide est aussi le paradis l’escalade en granite et des grandes voies, sa marque de fabrique. Ailefroide a été très justement mise en lumière par le regretté Jean-Michel Cambon qui a largement contribué au développement de l’escalade en grande voie.
Ici se côtoient spots de couennes sportives, grandes voies équipées ou itinéraires en « trad » (à équiper/à compléter) et escalade sur blocs. Le village éponyme propose un camping sauvage au coeur d’une vallée montagnarde, où règne une ambiance chaleureuse dans un écrin de hauts sommets.
Le cadre de haute-montagne est envoûtant et la grimpe technique. Ici, c’est le bal de l’adhérence avec friction du chausson : lire sa ligne, s’engager entre les spits, trouver son équilibre, se mouvoir sur les dalles… tout un art ! Sur ces panneaux granitique les arquées se font rares et on trouve plus souvent des fissures et des micro-reliefs granuleux.
Mieux vaut prévoir un petit temps d’adaptation à cette grimpe caractéristique du Pays des Ecrins !
Dans cette vallée résonnent les noms de Fissure d’Ailefroide, Snoopy, Palavar les Flots, Le Bal, Orage d’Etoiles, La Poire… Une fois les classiques faites vous pourrez pousser le jeu en haute montagne. Bon voyage !

Ailefroide : un paradis de la grande voie granitique – ©Yann Romaneix
Mont-Dauphin, le pudding par excellence !
Devenu majeur en quelques années grâce à une belle dynamique de la municipalité locale, ce spot a la grande particularité de se dérouler sur un formidable conglomérat (aussi appelé “pudding”) : assemblage tout à fait curieux de galets de tous calibres cimentés par du sable solidifié !
Grimper au croisement des vallées du Guil et de la Durance, sous les remparts de la citadelle de Mont-Dauphin (citée Vauban classée au patrimoine de l’UNESCO), possède un certain charme. On fera tout de même attention au bruit aux secteurs au dessus de l’axe principal de la vallée de la Durance. Ceci mis à part, le cadre montagne est bien présent.
Toutes les orientations et cotations sont possibles et raviront les grimpeurs de tous niveaux : de l’initiation au rocher des Marmottes jusqu’au plus haut niveau avec les secteurs comme Simoust, Rue des Masques, mur de Raph, Biotope, l’Atelier, le tout avec une approche très réduite.
On peut se retrouver dérouté par la sensation d’escalade lorsque l’on n’a pas l’habitude de ce support en conglomérat. Ici c’est le règne de la pose de pieds sur les galets, et les trous liés au déchaussage de ces derniers: mono, bi, tri, bacs. Parfois répétitif en terme de gestuelle, l’escalade n’en reste pas moins très belle, avec des lignes longues et bien ouvertes par les locaux.
Lorsque vous aurez clippé le relai de votre voie, prenez un moment pour contempler la majestueuse cascade issue du plateau du Simoust, et la Main de Titan veillant sur les grimpeurs !

Gautier Supper dans une 7b au “Mur à Raph” – ©TLC prod
Pour vous accompagner au gré de vos ascensions verticales, suivant l’altitude, l’orientation et la météo du moment, équipez-vous des premières couches techniques Masherbrum PROCLIMB : manches longues, manches courtes, débardeurs.