Belledonne, un petit « grand massif » ? Partagé entre Isère et Savoie, le massif de Belledonne manque de peu la barre des 3000m, ce qui n’empêche pas qu’on y retrouve des éco-systèmes très variés, de la plaine Grenobloise jusqu’à la haute-montagne. Une variété qui se retrouve également dans les activités de ce terrain de jeu très prisés des amateurs d’outdoor.
Massif enserré entre la Lauzière au nord, les Grandes Rousses à l’est et le Taillefer au sud, Belledonne a pour particularité d’être constituée d’une seule dorsale longue de 70km, et large de 20km. Elle ne doit son appellation de massif qu’à la présence d’une seule vallée intérieure : la vallée du Haut-Bréda.
Comme sa voisine la Chartreuse, Belledonne connait une grosse affluence de par sa proximité avec les grandes villes de la région, Grenoble et Chambéry. Au sud, on retrouve les stations de Chamrousse et des Sept Laux, massivement fréquentées l’hiver avec plus de 200km de pistes combinées. Malgré cela, le massif a su garder un côté sauvage, notamment dans sa partie nord et sur ses versants côté Maurienne et Oisans.

Avec de forts cumuls de précipitations, le nord du massif est très verdoyant l’été et très enneigé l’hiver – ©Boris Pivaudran
Ce maintien d’espaces sauvages et la création de zones Natura 2000 permettent la présence d’une faune abondante au sein du massif. On y retrouve bien sûr marmottes, chamois, ainsi qu’une forte population de bouquetins. Mais l’animal qui anime les passions depuis des décennies au sein du massif est le loup. Cet animal mythique est présent aujourd’hui principalement dans le massif d’Allevard, et sa présence alimente bon nombre de débats avec les éleveurs ovins. A noter qu’au début du XX°s l’ours était encore présent dans le massif !
Au niveau historique, le massif de Belledonne a longtemps été exploité pour ses minerais de fer et d’argent. L’héritage de cette période se retrouve dans les toponymes, comme le col de la Mine de Fer, mais également dans la déforestation du massif puisque l’exploitation des mines requérait énormément de bois. Aujourd’hui, le massif met à profit ses ressources en eau avec de nombreuses installations hydroélectriques. Lieu important de l’histoire alpine, son point culminant, le Grand Pic de Belledonne (2977m) fut gravi dès 1859. En 1944, le célèbre Gaston Rébuffat y ouvrit une voie dans sa face nord, toujours régulièrement parcourue, même si le massif n’est aujourd’hui plus autant réputé pour l’alpinisme. Belledonne est par ailleurs fréquentée par les randonneurs depuis la fin du XIX°s. La cabane des lacs Roberts fut notamment l’un des tous premiers refuges d’altitude construits dans les Alpes.

Le Grand Pic de Belledonne, lieu historique de l’alpinisme dauphinois. Avec le glacier de Freydane – ©Boris Pivaudran
Trois activités à découvrir en Belledonne :
• Ski de randonnée : Avec la fermeture des remontées mécaniques, le ski de randonnée a complètement explosé pendant l’hiver 2020-2021. Mais en Belledonne, cela fait plusieurs années que c’est l’activité numéro une l’hiver. La fréquentation de certains coins, comme la combe du Vénétier ou la combe des Vans, rivalise avec la foule des stations. En pleine saison, presque tous les sommets belledonniens sont pris d’assaut par les amateurs de peau de phoque ! A lire sur le masherblog : les clefs pour débuter le ski de randonnée ainsi qu’un exemple de sortie dans le nord du massif.

Le massif est propice aux longues bambées avec nuit en cabane. Ici en direction du Pic du Frêne (2807m) – ©Boris Pivaudran
• Trail : Les lacs et les sentiers escarpés du massif offrent un magnifique terrain de jeu aux adeptes de trail. Depuis 2013 l’ultra-trail de l’Echappée Belle parcourt le massif de part en part : 149km pour 11400d+ ! Un parcours réputé pour sa technicité, avec un record de 23h et 55 minutes détenu par un certain François d’Haene. De part sa nature géologique – massif cristallin à dominante de gneiss – Belledonne a la particularité de présenter des reliefs très cassants, avec beaucoup de dénivelé et de terrain roccailleux : pied montagnard exigé ! En 2018 a été inauguré le GR 738, sentier entièrement balisé de 127km permettant de traverser tout le massif. Il s’appuie notamment sur la présence des nombreux refuges pour être réalisé en plusieurs jours.

Les nombreux refuges du massif permettent sa traversée en trail en plusieurs étapes. Ici, le refuge Jean Collet – ©Boris Pivaudran
• Pêche sportive : De par ses nombreux torrents, ses lacs d’altitudes et ses étangs, Belledonne est très bien fournie en ressources d’eau. Et cela fait aussi bien le bonheur de la faune sous-marine que des pêcheurs. La forte diversité des points d’eaux permet de varier les prises et les techniques de pêches. Les spots les plus connus pour leurs nombres d’espèces présentes comme la carpe, le brochet ou la truite sont le lac de la Mirande ou le torrent du Bréda. Sur place, nul doute que vous retrouverez des passionnés, venus respirer le grand air et tenter le pêcher le gros lot.
Trois randos incontournables de Belledonne :
– La Croix de Belledonne (2926m) : Second point le plus haut du massif atteignable en rando, la Croix de Belledonne offre un long voyage à travers les différents étages de végétation alpine, avec pour récompense au sommet un panorama sublime sur tout le département. En partant du Pré Raymond vous côtoierez durant plus de 10 km de montée sentiers forestiers, lacs à l’eau cristalline, névés et paysage minéral. De par ses 1570m de dénivelé, la randonnée s’adresse à des marcheurs motivés et aguerris, mais les plus contemplatifs pourront scinder l’escapade en deux jours avec une nuit au refuge de la Pra.

Un des lacs du Doménon lors de la montée à la Croix de Belledonne – ©Boris Pivaudran
– Les lacs des Sept Laux (2176m) : Non loin de la station éponyme à laquelle ils ont donné leur nom, les Sept Laux forment un magnifique complexe de lacs sur un plateau d’altitude entre 2100 et 2300m, avec sept lacs principaux et une trentaine de lacs secondaires. On y accède depuis le hameau de Fond de France côté Bréda, ou depuis le Rivier d’Allemont côté Oisans. Posé à la confluence de trois lacs, le refuge des Sept Laux est un point de passage du GR 738. Ne manquez pas d’y passer la nuit, pour un réveil magique au milieu des brumes du matin, que dissipent les premiers rayons de soleil.

Lac de la Motte aux Sept Laux – ©Boris Pivaudran
– Le lac Blanc (2171m) : S’il compte quantité d’homonymes à travers les Alpes, le lac Blanc de Belledonne est sans doute un des plus beaux d’entre eux. D’une couleur turquoise sublime, ce lac nait au pied du glacier de Freydane, dernier glacier actif de Belledonne. Les eaux de fonte alimentent le lac et lui donnent cet aspect opaque caractéristique des lacs de moraine. En levant les yeux, vous serez dominés par l’austère face nord du Grand Pic de Belledonne : 400m de verticalité. Une fois au lac Blanc, il est tentant de boucler par les lacs du Doménon en passant par le col de Freydane et le glacier. Les crevasses y ont quasiment disparu mais il nécessitera néanmoins une paire de crampons et une certaine habitude de ce genre de terrain.

Le lac Blanc au pied du Grand Pic – ©Boris Pivaudran
Le Saviez-vous ?
Le massif de Belledonne a la particularité de prendre de l’altitude chaque année à hauteur de quelques millimètres. Il se déplace également vers le sud-est, avec une avancée estimée à plusieurs centimètres par an. Cela se manifeste par des glissements de terrain et des éboulements, notamment dans la vallée de Romanche.

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