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Les massifs by Masherbrum | Episode 3 – Massif des Ecrins

Et si la Savoie n’avait pas été annexée par la France en 1860 ? Alors la Barre des Ecrins serait le point culminant du pays et le massif des Ecrins, qui l’abrite, très certainement le plus populaire des massifs français. Aujourd’hui le nom des Ecrins évoque des montagnes sauvages et austères, loin de l’agitation humaine. Embarquez pour un tour dans le joyau des Alpes du Sud

 

Deuxième plus haut massif de France par son altitude, les Ecrins ne jouissent pas de la célébrité de leur grand frère, le massif du Mont-Blanc, ni des aménagements touristiques de Chamonix qui rendent la haute-montagne si facile d’accès au grand public. Ici, les marches d’approche s’étendent sur parfois 10km, dans les éboulis et les moraines malcommodes. Néanmoins c’est un massif qui, pour celui qui prend le temps de l’apprivoiser, recèle en son sein quelques bijoux n’ayant pas grand chose à envier aux coins les plus photogéniques du Mont-Blanc.

Lever du jour sur la Grande Ruine (3765m) depuis la Brèche de la Meije

Nous parlons d’abord d’un massif résolument alpin, avec pas moins de 40 glaciers principaux et une kyrielle de glaciers secondaires, recouvrant au total 20% de son territoire. C’est ensuite un massif extrêmement varié en termes de paysages et de biodiversité, entre ses contreforts à 1000m d’altitude sous l’influence climatique provençale et ses hauts sommets entre 3500 et 4102m. Au total, plus de 4100 espèces animales et végétales ont été recensées dans le massif, jusqu’aux plus hautes altitudes : le saxifrage à feuilles opposées a été identifié jusqu’à 4070m, ce qui en fait le plus haut végétal de notre pays !

Le massif a également la particularité d’abriter en son sein un des plus grands parcs nationaux de France, sur une surface de près de 100 000 hectares. Le coeur du massif est ainsi resté à l’abri des aménagements mécaniques des stations, mêmes si elles ont fleuri à sa périphérie (les 2 Alpes, Serre-Chevalier, la Grave, Orcières-Merlette…). Pour les amateurs de pratiques douces, le parc national des Ecrins peut s’enorgueillir d’offrir 740km de sentiers balisés, dont le fameux GR54, qui permet de réaliser le tour du massif en une dizaine de jours (176km pour 12000d+), en s’appuyant sur les nombreux refuges d’altitude. L’hiver et au printemps, les sommets des Ecrins sont parcourus par de nombreux amateurs de ski de randonnée, avec notamment le raid du Tour de la Meije, un itinéraire réputé de trois jours en terrain glaciaire.

Le ski, un outil de déplacement efficace sur les glaciers des Ecrins – ©Boris Pivaudran

Mais le massif n’a pas toujours eu cette fréquentation par les randonneurs et alpinistes. Pendant longtemps, le coeur des Ecrins est resté une zone blanche sur les cartes. La Barre des Ecrins, son point culminant, n’a été identifiée qu’au XIX° siècle et l’exploration de tout le massif a nécessité plusieurs décennies. Ce sont des anglais, avec le prolifique Edward Whymper, qui réalisèrent en 1864 la première ascension de la Barre des Ecrins, accompagnés d’un guide chamoniard et d’un guide suisse. La plupart des grands sommets du massif ont ensuite été conquis à la fin du XIX°s, pour finir avec celui de la Meije en 1877, dernier grand sommet des Alpes à être gravi, après 17 tentatives.

Les Ecrins : une terre historique d’alpinisme – ©Boris Pivaudran

Longtemps, plusieurs appellations ont coexisté : “massif de l’Oisans”, “massif du Pelvoux” ou encore “massif du Haut-Dauphiné”. Il a fallu attendre 1973 et la création du parc national des Ecrins pour que le massif adopte définitivement ce nom.

Trois activités à pratiquer dans les Ecrins :

Alpinisme

Avec plus de 100 sommets dépassant les 3000m et ses nombreux glaciers, le massif des Ecrins est forcément un terrain de choix pour l’alpinisme. Les voies normales de la Barre des Ecrins (4102m) et de son sommet satellite le Dôme (4015m), les deux franchissant la barre mythique des 4000m, attirent quantité de prétendants chaque été. Mais ce qui fait la plus grande renommée du massif, ce sont les fabuleuses courses d’arête qu’il offre : la traversée de la Meije (D), dont la célébrité rayonne bien au-delà des Alpes françaises, en est la plus belle illustration : une chevauchée sur le fil à près de 4000m dans du terrain technique et avec une vue grandiose des Alpes du sud jusqu’au Mont Blanc. On citera également la traversée des Ailefroides (AD+), la traversée du Sirac (AD) ou la traversée de l’Aiguille de Sialouze (D). Le massif offre par ailleurs une grande quantités de goulottes en alpinisme hivernal, comme dans les faces nord du glacier Noir.

 

Cascade de glace

La Grave, Freissinières, le Fournel… ces noms résonnent de façon familière chez tout pratiquant de cascade de glace, désignant parmi les meilleurs spots de France pour user piolets et crampons sur les structures éphémères des cascades gelées. En janvier nous avions suivi Yann Romaneix, guide de Haute-Montagne dans les Ecrins, durant une journée de cascade de glace : découvrez la pratique avec ses explications.

Traversée Pic Gaspard-Meije Orientale avec l’un des tous premiers prototypes Masherbrum – ©Boris Pivaudran

Bloc

La discipline peut paraître saugrenue pour qui la découvre. Mais l’escalade sur bloc, ou tout simplement “bloc”, a trouvé un de ses meilleurs spots mondiaux autour du village d’Ailefroide (1500m), au coeur du massif. Les blocs granitiques de toutes tailles disséminés dans la forêt alentour attirent quantité de grimpeurs, et jusqu’aux meilleurs mondiaux, pour se mesurer à certains problèmes. Adhérences, toits, réglettes, la panoplie gestuelle du grimpeur sera mise à rude épreuve ! Tous les ans se tient sur place le festival du Tout à Bloc, où Masherbrum sera présent cet été.

 

Quatres randos incontournables dans les Ecrins

Lac de l’Eychauda

Les nombreux glaciers du parc cachent parfois quelques merveilles. Le lac de l’Eychauda en est une. Avec son eau turquoise laiteuse, enserré au pied du glacier de Séguret Foran, ce lac naturel vous apparaitra comme un petit coin de paradis, dénotant dans cet environnement minéral. En débutant votre randonnée au hameau de Chambran (1719m), vous monterez droit dans le vallon par un sentier en lacets, jusqu’à un verrou morainique en haut duquel se découvrira d’un coup le lac. Vous pouvez également effectuer une boucle par le col de l’Eychauda et des Grangettes.

Cascade de glace à la Grave : une activité très populaire – ©Boris Pivaudran

Le refuge du glacier Blanc

Randonnée très fréquentée en saison, la montée au refuge du glacier Blanc permet pour beaucoup un premier contact avec la haute-montagne, de par la proximité du refuge avec la langue terminale de l’immense glacier Blanc, le plus grand du massif (5km2). Au départ du pré de Madame Carle, cette randonnée n’a pas de difficultés particulières, et vous pouvez facilement emprunter ses sentiers en famille. L’occasion de passer également devant le glacier Noir et de constater le considérable retrait glaciaire dû au réchauffement climatique : il y a 150 ans les glaciers Blanc et Noir ne formaient qu’un, en se rejoignant au Pré de Mme Carle. Un endroit aujourd’hui verdoyant et colonisé par les mélèzes, alors que les langues terminales des glaciers ont reculé respectivement de 600m et 300m d’altitude.

Le lac de l’Eychauda depuis le col des Grangettes

Le tour des écrins (GR 54)

Pourquoi choisir une « petite » randonnée dans les Ecrins quand on peut en faire le tour en neuf jours ? Pensionnaire n°54 du groupe des « Grandes Randonnées », le tour des Ecrins vous permet de parcourir les sept vallées principales des Ecrins, avec tout autant de paysages et d’altitudes différentes. Cette randonnée est usuellement découpée en neuf étapes d’une vingtaine de kilomètres et 1300d+ de moyenne, à travers le Vénéon, l’Oisans, la Guisane, la vallée de Vallouise, le Champoléon, le Valgaudemar et le Valjouffrey.

Au-dessus du refuge du glacier Blanc : la plus belle vue des Ecrins ! – ©Boris Pivaudran

Tour de l’Aiguille de Vénosc

Au départ de Vénosc, le tour de l’aiguille éponyme est l’occasion de découvrir deux des plus beaux lacs du massif : le lac de la Muzelle et le lac du Lauvitel, sous la houlette de la Roche de la Muzelle (3465m) et son glacier. Avec près de 1600d+, il est possible de scinder la randonnée en deux avec une nuit au refuge de la Muzelle.

Le col de Vallonpierre (2607m) dans le Valgaudemar, point de passage du GR54 – ©Boris Pivaudran

Le Saviez-vous ?

  • La réserve du Lauvitel, située derrière le lac du même nom, est une réserve biologique intégrale : tout accès humain (hors scientifiques) y est rigoureusement interdit. L’écosystème est laissé à son évolution naturelle, sans aucune intervention. Il s’agit donc d’une des très rares zones de notre pays entièrement vierge de l’impact humain direct.
  • Le QG de votre marque préférée se trouve à Briançon, au pied du massif des Ecrins. Installés ici depuis l’été 2020, nous avons voulu nous rapprocher de ce qui nous anime depuis le début, la passion montagnarde. Alors si vous êtes dans le coin, pourquoi ne pas découvrir ou redécouvrir le massif ensemble ?

Massif des Ecrins by Masherbrum

Retrouvez le massif des Ecrins dans notre collection Ultrasoft sur des t-shirts éco-conçus en coton bio certifié et fibre de bois de hêtre. Portez avec vous les sommets de votre coeur !

Le lac de la Muzelle aux premières neiges d’automne – ©Boris Pivaudran