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Une escapade à skis au coeur des Ecrins

Vallons sauvages, glaciers scintillants et ciel d’azur : trois ingrédients qui font le charme si particulier du massif des Ecrins. Un massif que nous avons choisi d’aller visiter à skis.

Il est mi-mai et les stations ont déjà fermé depuis longtemps. Pourtant l’enneigement est encore abondant en montagne, et nous nous en donnons à coeur joie ce printemps pour parcourir les sommets de Belledonne, de Vanoise, ou justement des Ecrins.

Cette aventure-là commence un jeudi soir, au refuge d’hiver de la Bérarde, un petit village coupé du monde six mois par an, cerné de toutes parts par des sommets dépassant les 3000 mètres. Le réveil est matinal afin d’attaquer le lendemain la longue montée du vallon de Bonnepierre vers le col des Ecrins. Les peaux de phoques sous les skis nous permettent de progresser sans nous enfoncer dans la neige, bien plus rapidement que si nous étions à pied.

Montée au col des Ecrins – ©Masherbrum

Peu à peu se découvre devant nous l’immense face nord du Dôme des Ecrins. Haute de 1000 mètres, elle abrite de nombreuses voies d’alpinisme de grande difficulté. Cette muraille s’interrompt par un point de faiblesse : c’est le col des Ecrins (3367m), qui permet de passer de la vallée du Vénéon à celle de la Vallouise. Le passage est loin d’être débonnaire : il faut chausser les crampons et sortir le piolet pour remonter un raide couloir de neige, avant de franchir cinquante mètres de rochers équipés de câbles.

Un peu de crapahutage pour franchir le col – ©Masherbrum

Une fois ce col franchi, tout un nouveau monde s’ouvre à nous : l’immense glacier Blanc étale ici ses kilomètres de glaces. D’un coup, nous avons l’impression d’être au Groenland ou sur quelque calotte polaire. Pourtant ce monde de glace n’est pas stérile : sur ses flancs se niche le refuge des Ecrins, à 3175m d’altitude. Les gardiens y accueillent les skieurs de randonnée et les alpinistes à la belle saison.

Nous y faisons une première halte afin de profiter du soleil généreux. Mais l’envie de skier nous démange : nous filons prestement vers le col de la Grande Sagne (3402m) de l’autre côté du glacier, afin de nous offrir une belle descente en poudreuse.

A l’opposé de ces grandes étendues silencieuses, le refuge fourmille de vie. De nombreux skieurs se préparent comme nous à se lancer à l’assaut des sommets environnants. Le plus convoité est sans conteste le Dôme des Ecrins. A 4015m, il n’est dépassé que par son voisin immédiat la Barre des Ecrins (4102m), dont le relief escarpé le rend moins propice au ski. Après cette première journée avec plus de 2200 mètres de dénivelé, le repas est avalé en un clin d’oeil.

Premiers rayons sur la Barre et le Dôme des Ecrins – ©Masherbrum

Le lendemain à l’aube, une file de frontales brillent telles des lucioles sur le glacier Blanc. Le Dôme des Ecrins se trouve fraichement recouvert d’une jolie couche de poudreuse. Motivés par l’idée de la belle descente qui va s’offrir à nous, nous en faisons l’ascension à bon rythme. Au sommet, nous nous posons une demi-heure pour contempler le fabuleux panorama sur les sommets des Ecrins comme la Meije, l’Ailefroide, les Bans… et même plus loin vers les Aiguilles d’Arves et le Mont Blanc au nord, et le Queyras au sud.

 

Avec le t-shirt Ultrasoft Ecrins de circonstance ! – ©Masherbrum

Vue 360°, avec le t-shirt Ultrasoft Ecrins version femme – ©Masherbrum

La descente tient ses promesses. Malgré la douceur printanière, la neige est restée hivernale à cette altitude. Nous longeons donc les séracs tourmentés du glacier en grandes courbes, et avec le sourire aux oreilles.

 

Les séracs du Dôme des Ecrins – ©Masherbrum

De la neige comme en plein hiver – ©Masherbrum

Au pied du Dôme, nous devons à nouveau troquer les skis pour des crampons, afin de franchir le col des Ecrins dans l’autre sens. Une fois la section rocheuse descendue, nous remettons les skis pour attaquer la descente du couloir de neige. Celui-ci est assez raide (45°) et en neige dure. Avec la barre rocheuse présente à son pied, toute chute est interdite. Heureusement les carres de nos skis mordent bien et nous descendons sans encombre.

Il nous reste encore 1000 mètres de descente avant de rejoindre le village, en longeant les grandes moraines du glacier de Bonnepierre. Il fait une chaleur estivale. En vallée, tous les arbres sont bien verts. Saison de tous les contrastes !

Nous profitons du dernier rayon de soleil avec une bière en terrasse à la Bérarde, juste avant que n’arrive la pluie.

Les Ecrins, on y goûte une fois, on y revient sans cesse !